Utopia, là où le rêve commence

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Fort de mes nombreuses expériences réjouissantes avec des séries britanniques (Luther, Downton Abbey, Good Cop ou encore Black Mirror), c’est avec une certaine confiance que je me suis lancé dans l’aventure Utopia. Force est de constater que j’ai eu raison. La série nous emporte dès le départ dans un univers complètement déjanté sur lequel plane une intrigue nébuleuse et très orientée théorie du complot. Ainsi, quatre internautes que rien ne rassemble hormis de fréquenter un forum sur un manuscrit pseudo-secret censé révéler les mystères et les plus vils secrets du gouvernement se retrouvent du jour au lendemain traqués sans relâche par une organisation extrêmiste créée pendant la Guerre Froide qui a échappé au contrôle institutionnel. Très puissante, ses membres corrompent toutes les hautes fonctions institutionnelles et n’hésitent pas à utiliser les médias pour leur propagande ou pour masquer leurs crimes. Nos quatre héros sont donc poursuivis par des tueurs à gage sans merci et armés jusqu’aux dents pour accomplir l’objectif de leur mission, les réduire au silence.

Dès les premières minutes, on se rend compte que l’on fait face à quelque chose de différent, d’intense, d’unique, de presque magique. L’atmosphère dégagée par la réalisation sans faute, les couleurs très stylisées, et la musique très bien choisie composée par le talentueux Cristobal Tapia de Veer nous engouffrent au coeur de cette course-poursuite épique et sans relâche. Le personnage du tueur Arby se place au rang de culte dès ses premières apparitions, il ne paie absolument pas de mine mais sa démarche singulière, sa capacité à abattre de sang-froid toute personne entravant sa route, et sa sempiternelle question à chaque victime torturée « Where is Jessica Hyde ? » font de lui un personnage d’ores et déjà mythique. Au niveau du casting, on y retrouve quelques acteurs familiers comme Nathan Stewart-Jarrett vu dans Misfits ou encore le grand James Fox.

La série est diffusée sur Channel 4 à 22h. Pour une série de cette tranche horaire, la violence est omniprésente, mais les anglais sont coutumiers du fait. L’hémogobline sera distillée à outrance, mais toujours avec justesse. L’intensité est remarquable, il est impossible de baîller durant les trois premiers épisodes tant ils sont riches en rebondissements et en péripéties. En paralèlle de la trame principale, on observe également un membre du gouvernement intègre joué par Paul Higgins se voir confier des missions par l’organisation secrète nommée « The Network », et contraint d’y obéir sous peine de représailles sérieuses. On ne sait pas encore quelles seront les ramifications entre le bureaucrate au ministère et les quatre héros malgré eux, mais l’on devine qu’elles seront haletantes à souhait. Il m’est presque impossible de traduire en mots le caractère jouissif que présente ce show, je ne peux qu’inciter quiconque lit cet article à la regarder car elle est bien partie pour se faire un nom parmi les meilleures séries de l’année 2013.

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